Atitude Punk!
La mode punk est l'allure vestimentaire et l'apparence physique que se donnent au milieu des années 1970 certains groupes de musique anglais, en particulier les Sex Pistols.
Il s'agit d'un renversement de toutes les valeurs et de tous les codes vestimentaires issus du mouvement hippy : couleurs douces, références à la nature, vie à la campagne, motifs vernaculaires, non violence, idéalisme politique auxquels le style punk oppose tout ce qui est considéré comme laid par les babas cool : le style moderne des années 60 (The Jam), les couleurs flashy, les imprimés voyants (léopard, lamé, écossais), les tissus et les matières synthétiques (nylons, vinyl, plastique), le mode de vie urbain, le pessimisme, les drogues chimiques, le mépris de soi, et pour certaines branches auto-caricaturales du mouvement ; l'inculture, le vandalisme gratuit, l'idéologie scientiste. Cette attitude, issue d'une nouvelle génération en rupture avec l'échec patent de celle de Woodstock, choisit de s'appeler « punk ». Sa musique feint d'ignorer les harmonies pour privilégier une puissance rythmique très fruste et efficace, avec des motifs et des paroles engagés ou révoltants. Elle évolue rapidement pour donner naissance à deux autres idéologies : skinheads (assez loin de l'idéologie Punk pour ses branches Communistes et Néo-Nazi), puis la new wave.
Perçue par ses détracteurs comme une recherche d'excentricité et de provocation gratuite, elle n'est plus qu'un phénomène de mode encore une source d'inspiration pour les designers et les publicitaires bobos. L'apparence vestimentaire est utilisée comme signe d'appartenance à une même communauté d'idéologie, de comportements et de goûts. Les codes qui la déterminent sont en évolution constante et se redéfinissent à mesure qu'ils sont dévoilés au grand public, popularisés par les médias et repris par la mode. L'apprentissage de ces codes est de l'ordre de l'initiation où maîtrise de sa propre image et définition de l'identité personnelle vont de pair.
L'esthétique punk est généralement jugée comme sans concession et agressive. Elle véhicule à la fois les valeurs de liberté des années 1950, l'autodestruction propre au poète maudit, le tranchant des mods des années 1960 et le refus du système en place. Puisant ses influences dans plusieurs références ou époques, elle fait largement appel au mélange de genres ainsi que l'illustre bien la première prestation des Sex Pistols où John Lydon, le chanteur, portait son célèbre tee-shirt « I hate Pink Floyd » avec un pantalon type « baggy » et des bretelles ; Steve Jones, le guitariste, ressemblait à Pete Townshend (guitariste de The Who) ; Paul Cook, le batteur, à Rod Stewart en mods et Glen Matlock, le bassiste, portait un pantalon avec des tâches de peinture et un haut de femme en cuir rose.
Cette mode rencontre un succès très rapide dans une Angleterre en pleine crise économique, sans politique sociale et où le seul avenir des jeunes prolétaires est le chômage : notamment, elle est facile à mettre en œuvre, bon marché (vêtements récupérés en friperie ou au surplus militaire) et répond, tout en l'exprimant, à la nécessité économique du moment.
Elle veut incarner le refus du système de l'époque en rejetant les anciens codes issus du mouvement hippie : le jeans universel de la génération « peace and love » est déchiré, les cheveux longs sont rasés, le cuir du rocker est accessoirisé d'épingles de sûreté, de chaînes, de clous, etc.
Ce refus du système uniforme et conforme de l'époque s'exprime dans les collections de la boutique Sex :
- par la provocation en utilisant des accessoires bondage ou BDSM.
- par la dérision en utilisant des symboles sérieux comme accessoires de mode.
- par le détournement, sous l'influence situationniste de Malcolm McLaren, avec l'usage de slogans revendicatifs ou provocants sur les vêtements.
Cette boutique sera un des pôles de la culture punk à son début. Outre les vêtements fétichistes de Sex, le groupe popularise d'autres produits de la boutique comme les pantalons plissés ou en velours côtelé, les écharpes en daim, les vestes type années 1950 à cols de velours, etc.
Fin 1976, The Sun consacre au punk une double page où il les présente comme des « Hells Angels dans un cauchemar à la Orange mécanique ».
En 1977, la créatrice anglaise Zandra Rhodes présente la première collection haute couture inspirée par le look punk - vêtements déchirés, épingles de sûreté et chaînes.
Images de Punk
Punk Cosplay:- Spoiler: